J’ai toujours entendu dire qu’une personne alcoolique l’était, l’est et le sera jusqu’à la fin de ses jours. Même si j’ai toujours entendu cette phrase, j’ai rarement été en accord avec ce constat sans fondements. Des statistiques le prouvent? Peut-être, mais est ce que tout a été mis en oeuvre pour que la personne se sorte de cette difficulté ? Là est mon doute. Ces personnes ne sortent pas de leurs difficultés car elles ne sont pas bien aiguillées, et il est juste proposé des situations palliatives mais non curatives en lien avec les lois biologiques et les lois du vivant.
Avec cet article, je vais vous montrer, comment, lorsque nous oeuvrons sur notre chronobiographie et en s’ouvrant à une autre vision du monde, et notamment celui de l’invisible, j’ai pu me déculpabiliser, me désintoxiquer et ne consommer de l’alcool que lorsque cela me met en joie et sans aucun nouvel excès (soit 2 verres maximum par prise)
Laissez moi vous compter brièvement mon histoire
Personne n’étant parfait, j’ai longtemps eu une relation amicale destructrice avec l’alcool. Depuis mes 15 ans, où j’ai pris, ce qui est communément appelé une première cuite, il m’arrivait très (voire trop) régulièrement de consommer en excès.
Notamment le week-end où les nuits pouvaient être interminables et remplies d’alcool. Mais également toute sortie, fête où l’alcool était présent. J’avais ce qu’on appelle un alcoolisme mondain, mais cela reste de l’alcoolisme, cette métaphore qui nous permet uniquement de nous cacher de la réalité et de continuer à nous mentir sur nos fragilités. Mais j’avais également une modification de mon comportement et je n’étais plus moi-même.
Mais rien n’étant irréversible, à ce jour, je ne vais pas vous parler de sobriété car je continue de boire un verre de temps en temps par plaisir, c’est avant tout la compréhension de ma souffrance, la compréhension de l’origine de cette nécessité de prendre de l’alcool pour m’anesthésier et la libération de mes traumatismes qui font que je ne culpabilise plus et que mon corps ne réclame plus sa dose pour survivre.
J’ai oeuvré sur mon histoire, allant de mon vécu, à ma méta maternité, à ma généalogie et je m’en suis comme qui dirait, sorti et libéré. Alors que tout concordait à ce que je reste alcoolique, je me suis mis en quête de comprendre mes souffrances ainsi que celles de ma lignée, en accueillant mes parts d’ombres, et acceptant ma lumière. Car oui, j’étais alcoolique. Deux voire trois consommations excessives par semaines (plus de 5 verres), une incapacité à sortir sans boire, finir une bouteille quand celle ci est entamée… voilà plein de comportements qui m’amènent à vous dire que j’étais alcoolique durant (beaucoup) trop d’années.
À ce jour, mon corps ne réclame plus sa dose. Je n’ai pas besoin d’alcool pour survivre, car depuis quelques années, je suis dans un comportement de Vie et non plus de Survie. Et je peux vous dire, que oui, il est possible d’évoluer vers un issue salvatrice de ces comportements alcooliques en comprenant l’origine de ses traumatismes et en oeuvrant au changement. Je ne suis pas un sur-homme, j’ai juste foi en certains outils et certaines sciences notamment la biologie et la compréhension des comportements d’adaptation pour la survie.
Quelques mots sur la réalité de l’alcool et de l’alcoolisme
A quel moment sommes nous considérés comme ayant un comportement jugé en excès donc avec comportement alcoolique ?
Depuis 2017, cette valeur repère chez l'adulte, quel que soit le sexe, a été établie à 10 verres d'alcool standard par semaine, maximum, sans dépasser 2 verres standard par jour.
A en juger ce critère donné par les experts en santé, il est aisé de dépasser la dose requise et se mettre en danger. Car oui, je n’apprends rien à personne, une dose excessive et répétée d’alcool peut entrainer des troubles physiques, fonctionnels et psychiques.
Que ce soit progressivement ou avec le binge drinking (consommation excessive et rapide), ces consommations excessives ont toujours existé. Mais pourquoi ? Alors je me suis posé cette question : pourquoi buvons nous et pourquoi certains boivent en excès et surtout POUR QUOI buvons nous ?
Vie ou survie ? Consommation d’adaptation ?
J’avais écrit par le passé un article sur le tabac, intitulé : Non, Fumer ne tue pas (https://www.sebastienmoret.com/post/non-fumer-ne-tue-pas). Je partirai sur le même principe dans cet article. L’objectif est de mettre en lien les symptômes avec ce que les personnes ont vécu ou sont entrain de vivre sans stigmatisation ni culpabilisation, ni jugement. La personne avec un comportement alcoolique est en souffrance, et au lieu de l’enfoncer dans sa fragilité, il serait bon de l’aider afin qu’elle amène compréhension pour pouvoir évoluer.
Je parle souvent de consommations excessives, mais il serait intéressant de corréler le contexte et la survenue de consommation d’un seul verre à la maison devant un bon film pour voir si ce verre n’est pas bu dans un contexte de survie plutôt que de vie, et pourquoi à ce moment là et pas un autre.
Je pars du principe, de par mon expérience personnelle et professionnelle que l’alcool va avoir pour but, pour objectif, par mon cerveau inconscient, de gérer un sur-stress post traumatique. Si j’en avais conscience, j’agirais de manière à ne pas me retrouver dans cette annihilation du corps et de l’esprit, cette anesthésie partielle ou totale que procure la consommation d’alcool.
Le plus grand danger pour le cerveau est de se retrouver dans une inhibition de l’action. C’est à dire qu’il ne peut ni fuir, ni combattre. Il ne peut donc rien faire. À partir de ce moment, le cerveau va mettre un programme en place et c’est celui ci qu’il va falloir, entres autres, mettre en lumière pour évoluer.
Les organes et systèmes impactés.
Le système digestif
Ce système a pour verbe Digérer, c’est à dire, que le chemin que prend l’alcool va avoir des impacts principaux sur les organes digestifs. Je n’élude pas la bouche par où va entrer le liquide, mais nous allons passer à l’oesophage, puis l’estomac et le foie.
L’oesophage va concerner toutes les situations qui ne passent pas, le morceau (réel, virtuel, symbolique, imaginaire) est trop gros. Une fois que celui ci va passer, il va arriver à l’estomac qui lui va concerner toutes les situations indigestes, que je ne comprends pas, où j’ai été broyé, puis c’est le foie qui entre en jeu (il va se charger d’éliminer 95% de l’alcool), qui va concerner des situations où j’ai manqué (les 4F : Famille, Faim, Fric, Foi), j’ai été carencé dans mon vécu (et non uniquement corporel).
Le système urinaire
Ce système a pour verbe Retenir et Evacuer, mais l’organe qui va nous intéresser est le Rein qui lui va contrôler les liquides pour en garder ou en rejeter. Il faut aussi noter le liquide symbolique qu’est l’argent, que l’on va retrouver avec le foie pour le fric. Donc quelle ai-je vécu où j’ai perdu le contrôle, j’ai pu perdre de l’argent, et où tout a pu s’écrouler.
Une phrase que nous pourrions poser serait :
Quelle(s) situation(s) seraient à rechercher où ce que j’ai subi, ce que l’on m’a fait, ce que j’ai vécu est trop gros, le morceau ne passe pas, je ne peux comprendre la situation, je ne peux digérer ce que je vis avec des notions de manque vitaux où je n’ai pas pu garder le contrôle de ce que je vivais.
Ce n’est qu’une exposition succincte mais qui mérite un approfondissement individuel.
Qu’est ce que l’alcool?
J’ajouterai une part de réflexions quant à la nature et l’origine de l’alcool qui me semble intéressante et non dénuée de sens.
En réalité, l’alcool n’est que du sucre fermenté : fruits , céréales, tubercules
La symbolique du sucre nous invite à comprendre certaines choses et à les mettre en lumière.Il faut savoir, que selon certaines études, le sucre est la drogue la plus puissante connue. Des rats sevrés de sucre auront des comportements plus violents que des rats sevrés à l'héroïne.
En symbolique, le sucre, c’est la mère de l’intérieur, c’est l’aliment d’incarnation, c’est également l’aliment du désir. Une phrase qui pourrait être donné pour comprendre serait : je suis issu d’un désir, le désir de l’autre, je dois maintenant chercher le chemin pour accéder à mon propre désir.
Pourquoi ces notions ? Lors des premiers jours de l’embryon, avant la nidification dans la muqueuse utérine, celui ci se déplace dans le pavillon de la trompe jusqu’à l’utérus avec un stock de glycogène (sucre) propre à lui. Arrivée dans l’utérus au bout de 6-7 jours, cet oeuf n’a plus de stock de glycogène. Il ne doit sa survie qu’à l’implantation dans la muqueuse utérine qui elle est également remplie de glycogène. Donc à ce stade de 6-7 jours, l’oeuf va s’implanter pour évoluer ou ne pas s’implanter et mourir. Je ne dois ma survie que par le sucre, que je suis allé chercher dans la matrice utérine sinon, j’étais mort. J’ai du m’accrocher alors que je n’étais peut être pas désiré, et ce qui va me rattacher à la vie et me mettre en vie, c’est le sucre.
De plus les sucreries sont des bonbons, et bonbon en anglais se dit : sweet, qui se traduit par douceur. Le sucre va être également le câlin de maman, ce réconfort que je n’ai pas forcement eu. C’est l’alimentation de toute vie et c’est un des carburants fondamental au fonctionnement cellulaire.
J’ajouterai, que le sucre transformé en alcool s’appelle la fermentation alcoolique (transformation du sucre en alcool). Et cette transformation, ayant lieu par l’intermédiaire de levures qui sont elles issues du règne myco-micro-bactério-viral, j’ajouterai que dans la méta maternité ou dans le vécu, il y avait ou a une personne ou un entourage au comportement infect (qui caractérise le règne myco-micro-bactério-viral).
Qui a été infect avec moi, qui a été infect dans ma péri natalité, suis-je infect avec moi-même pour m’infliger cette prise d’alcool excessive ?
Comment oeuvrer ?
C’est très certainement dû à l’impact multi-organique qu’il est dit qu’une personne alcoolique est et restera alcoolique. Tout le monde a le droit d’avoir ses fragilités, mais il est du devoir du soignant, avec toute la compréhension du vivant, les nouvelles sciences et les travaux sur en psychologie d’amener une solution à la personne qui est en souffrance. Car oui, avant de stigmatiser celui qui boit, nous sommes nous poser la question du sur stress post traumatique l’amenant à boire pour gérer ses conflits biologiques? Que celui qui n’a jamais péché lui soit jeté la première pierre. D’ailleurs, ces personnes ont déconnectés, rompus le lien entre le corps et l’esprit. Ils se sont éloignés d’une spiritualité (religieuse ou autre), ils n’ont pas reconnecté ce lien. Comment leur redonner foi en la vie, plutôt que d’oeuvrer à survivre dans ce monde.
Ne pas stigmatiser et mettre à l’écart celui qui boit. Comme ce comportement est issu d’un sur stress post traumatique avec une situation qui a été vécu dans l’isolement, isoler et mettre à l’écart ne fait qu’accentuer la blessure et la prise de substances.
Comprendre l’origine de son sur stress post traumatique.
Oeuvrer à la compréhension de sa chronobiographie, c’est à dire son vécu, sa méta maternité, sa généalogie (https://www.sebastienmoret.com/post/la-chronobiographie-l-art-de-se-conna%C3%AEtre-pour-gu%C3%A9rir)
Einstein disait : il est folie de croire au changement en répétant les mêmes erreurs ; si vous souhaitez agir différemment, un changement et une évolution de son environnement va être primordial. Cela sera plus facile à mettre en oeuvre lorsque la compréhension de l’origine du sur stress sera connu.
Ne pas culpabiliser de boire à nouveau. Au contraire, accueillir que nous sommes encore en fragilité, et connaitre et reconnaitre l’environnement et ce que j’ai vécu pour aller prendre ma dose. C’est la culpabilité qui vous remet dans un comportement dysfonctionnel. Apprenons à passer de la culpabilité à la responsabilité. A ce moment là, vous pourrez oeuvrer pour vous-mêmes.
Retrouver une spiritualité : le sang du christ n’est il pas du vin ? Mais un vin qui amène à la transcendance et à l’évolution ? N’oubliez pas que dans les problématiques de manque, la foi est inclue. Nous manquons de spiritualité, de connaissance et de compréhension sur le fait qu’un chose bien plus grande que nous anime ce monde. La majorité de ce monde ne croit plus en rien. Nous devons reconnecté Corps et Esprit et redevenir des êtres spirituels vivant une expérience humaine (P. Teilhard de Chardin).
S’entourer de personnes compétentes qui ne remplaceront pas l’alcool par un médicament ou une autre substance et qui sont prêtes à vous aider plutôt qu’à vous stigmatiser. Le corps médical et paramédical peut être violent envers ces personnes, je l’entends et le vois malheureusement trop souvent. À nous en tant que soignant de ne pas juger. Chacun à son histoire et ses fragilités.
Pour moi, l’alcool n’est pas et n’est plus un problème, alors pourquoi pas vous ?
Nous sommes tous différents, cela est une certitude, je ne vous apprends rien.
Il m’est arrivé de croire que je replongeais, mais j’étais juste en train de gérer une blessure, un sur stress sur un instant T. Lorsque je me suis fait peur après une grosse consommation d’alcool, j’ai utilisé mes outils et j’ai donc repris mon arbre généalogique sur lequel j’oeuvre depuis plusieurs années. Et alors que je ne m’en étais jamais aperçu et qu’aucune information ne m’avait été transmise à ce sujet, je me suis rendu compte qu’il y avait de l’alcoolisme partout dans mon arbre. Je ne suis pas mes ancêtres mais ils m’ont transmis une fragilité à laquelle eux n’ont pas su répondre. Je les remercie car ces informations qui m’ont fait évoluer et je n’ai plus jamais été en excès depuis, cela fait maintenant 2 ans.
Tout est possible, les lois du vivant et de la biologie sont magnifiques et lorsque nous les mettons en action, elles peuvent nous amener vers les plus belles oeuvres de nos vies.
Alors si vous souhaitez vous sortir de comportements addictifs tels l’alcool, les drogues, le tabac, ou si vous souhaitez comprendre vos troubles du comportement, vos pathologies, vos maladies en mettant la cohérence, la biologie et le vivant au coeur de la compréhension de tout cela, alors je vous invite à prendre contact avec moi pour mener ensemble, l’enquête sur l’origine de vos troubles et/ou d’entrevoir une oeuvre en psychogénéalogie.
Prêt à franchir le seuil du cabinet?
Article écrit par Sébastien Moret
Accompagnant en santé
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